Extradition des présumés putschistes hébergés par le Rwanda et la liquidation du Bureau de l’Envoyé Spécial pour le Burundi au menu des échanges entre le Président Ndayishimiye et l’Envoyé de l’ONU
Le Président de la République Son Excellence Évariste Ndayishimiye a reçu, en audience au Palais Ntare Rushatsi, Monsieur Huang Xia Envoyé spécial du Secrétaire Général des Nations Unies dans la Région des Grands-Lacs.
Le Président de la République a souhaité la bienvenue à M. Huang Xia et sa délégation avant de leur décrire la situation du pays, calme et sécurisé sur tout son territoire, ainsi que son programme qui définit les piliers et les axes d’intervention pour parvenir à la lutte contre la pauvreté et le développement du Burundi, pour que chaque bouche ait à manger et chaque poche de l’argent. Il s’est en outre félicité de la bonne collaboration entre lui et le Secrétaire général de l’ONU. A son tour Monsieur Huang Xia à transmis au Président de la République du Burundi les félicitations et salutations du Secrétaire général de l’ONU, M. Antonio Guterres.
M. Huang Xi était porteur de deux messages du Secrétaire général de l’ONU à savoir la fermeture formelle et la liquidation du Bureau de l’Envoyé Spécial pour le Burundi ainsi que l’extradition des présumés putschistes qui se trouvent sur le territoire du Rwanda.
Commençant par la demande du Rwanda de remettre les présumés putschistes burundais qu’il héberge, M. Huang Xia a informé le Président de la République que le Rwanda a la ferme volonté de remettre les présumés putschistes aux autorités burundaises mais qu’il voudrait le faire par l’entremise d’un mécanisme ou d’un pays médiateur. Le Président de la République du Burundi a fait savoir qu’entre le Burundi et le Rwanda il n’y a nul besoin de médiateur étranger car les deux peuples sont très proches et peuvent s’entendre de par leurs langues presque similaires. L’unique contentieux entre le Burundi et le Rwanda, a ajouté le Président Ndayishimiye, réside dans le fait que ce pays héberge ces présumés putschistes, ce qui est le plus grand point de discorde.
Par ailleurs, les contacts visant la normalisation des relations bilatérales sont déjà en cours entre les autorités rwandaises et burundaises. Après la rencontre entre les deux ministres respectifs en charge des affaires étrangères et les Responsables des Services de renseignement, le Président Evariste Ndayishimiye a fait savoir qu’au mois de décembre il est prévu une rencontre des Ministres respectifs en charge de la Justice, pour parler des modalités pratiques en rapport avec ces présumés putschistes.
Le Président Evariste Ndayishimiye a rappelé que les Nations Unies sont bâties sur le respect de l’Etat de droit, la lutte contre l’impunité et le renforcement de la responsabilisation. De ce fait, ce serait demander une chose et son contraire en empruntant la voie de la négociation et de la complaisance dans le cas de ces personnes poursuivies par la justice burundaise pour des crimes commis, rappelant que, non seulement la justice ne se négocie pas, le non-respect de la légalité cause inexorablement des atteintes aux droits civils et politiques, et cela risquerait de condamner le Peuple Burundais en vue de sauver la face d’une poignée d’individus qui l’ont endeuillé.
Par ailleurs, l’Envoyé Spécial du Secrétaire général de l’ONU a appris, séance tenante, que le Burundi garantira à ces présumés putschistes un procès juste et équitable comme c’est d’ailleurs le cas pour leurs co-accusés qui ont été jugés dans le plus grand respect de leurs droits. Certains d’entre eux ont même déjà écrit au Chef de l’Etat pour sollicité une Grâce Présidentielle.
Sur le deuxième point, l’Envoyé spécial a informé le Président Ndayishimiye que le Secrétaire Général de l’ONU a pris bonne note de la volonté de la République du Burundi de fermer le Bureau de l’Envoyé Spécial pour le Burundi avec effet au 31 décembre 2020. Il lui a cependant fait part de la requête faite par M. Antonio Guterres d’accorder au Secrétariat général de l’ONU un délai de 9 à 12 mois pour des formalités administratives, logistiques et légales en rapport avec la fermeture et la liquidation, dont la résiliation des contrats du personnel local et international, le paiement des fournisseurs et l’épuration d’autres obligations financières, etc. Le Président de la République a confié à son interlocuteur que les raisons qui avaient milité pour la création de ce bureau n’existent plus, raison pour laquelle le Burundi a pris la décision de la fermeture de ce Bureau. Sur la requête de délai pour les formalités, SE Evariste Ndayishimiye a fait savoir qu’il marquait son accord, du moment que les deux parties comprennent de la même manière que ce Bureau doit être fermé et liquidé. Il a estimé toutefois que ce sont des questions techniques qui ne devraient pas poser de problème, les techniciens burundais étant appelés à travailler avec ceux de l’ONU pour déterminer les délais nécessaires pour ces formalités ainsi que le chronogramme.
La rencontre s’est terminée avec l’expression de la volonté des deux parties de maintenir le contact et de poursuivre une fructueuse coopération entre le Burundi et les Nations Unies.